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La flûte enchantée

Il y a trente ans, Maurice Béjart mettait en scène La Flûte Enchantée, un ballet qui deviendra une œuvre maîtresse de son répertoire. Pour commémorer le dixième anniversaire de sa mort, sa compagnie lui rend hommage en reprenant ce chef d’œuvre pour cinq dates exceptionnelles au Palais des Congrès de Paris.



© Gregory Batardon


Il y a tout juste trente ans Maurice Béjart entreprenait une composition vertigineuse : l’adaptation du célèbre opéra de Mozart La Flûte Enchantée en ballet. Le résultat final est aussi démesuré que son ambition, il imagine un spectacle de trois heures, une durée inédite pour ce genre-là. Pour cinq représentations à Paris, le Bejart Ballet Lauzanne, aujourd’hui mené par Gil Roman, nous replonge dans l’univers féerique de La Flûte Enchantée.


Voici l’histoire : le Prince Tamino frôle la mort après avoir été mordu par un serpent. Sauvé par les trois dames de la Reine de la nuit, cette dernière lui demande en retour de délivrer sa fille Pamina des prisons du mage Sarastro. Il se lance dans cette aventure armé d’une flûte enchantée et accompagné de Papageno, un oiseleur, timoré et candide. Au cours de son périple, Tamino découvrira que Sarastro est en réalité un grand prêtre de la Sagesse, de la Raison et de la Nature. La Reine de la Nuit l’a trompé pour se venger du mage qu’elle déteste. Cette aventure mènera Tamino et Papageno droit vers l’amour et la lumière, sous la sagesse bienveillante de Sarastro.


© Gregory Batardon


Le chorégraphe a voulu créer un ballet accessible à un large public. Pour que l’histoire soit facilement comprise, il a ponctué la représentation de nombreux dialogues traduits en français. Les décors sont simples et épurés. Un écran géant diffuse des couleurs en rapport avec les sentiments des personnages. Le génie du chorégraphe réside dans sa faculté à s’approprier l'opéra de Mozart. Sans jamais dénaturer l’histoire, Il joue avec les symboles, détourne les paraboles et s’amuse des métaphores de l’œuvre originale.

« La Flûte Enchantée est une féerie qui nous emporte dans la poésie pure de l’enfance ou du génie, ensuite, et surtout, un rituel précis, rigoureux, inspiré »

Maurice Béjart

Comme dans un songe, au cours du ballet les atmosphères fantastiques se superposent sans lien apparent. Maurice Béjart a puisé son inspiration dans la culture populaire. Il transforme le serpent en un monstre maléfique du carnaval chinois. L’arrière scène s'apparente d’ailleurs au toit des temples d’Extrême-Orient. L’histoire migre ensuite en Egypte avec les multiples références aux pyramides, aux scarabées et à l’Œil du dieu Horus. Sans oublier les allusions au cirque avec les ballons d’hélium et les Clowns blancs. Tous ces symboles contrastent avec une étoile à cinq branches au centre de la scène qui rappelle la pernicieuse reine de la Nuit.


© Francette Levieux


Signe distinctif des grands artistes, Béjart s’amuse des contraintes. Mozart faisait cadenasser la bouche de Papageno, Bejart préfère lui lier les jambes et imaginer une chorégraphie autour de cette difficulté. Il a toutefois conscience qu’il compose sur l’un des plus célèbres opéras et il n’en fait jamais trop. La seconde partie du ballet, plus conventionnelle, laisse une place importante à la musique. C’est là que se trouvent les morceaux les plus célèbres, y compris l’extrait que tout le public attendait : le fameux duo Papageno/Papagena.


S’il fallait une preuve du talent de Maurice Béjart, la voici ! Trente ans plus tard, sa chorégraphie est toujours aussi plaisante à regarder. Il a su coordonner son pas sur le rythme de Mozart. Sans fausse note, il respecte la musique sans jamais se laisser dominer. Béjart nous offre une parenthèse onirique dans le monde merveilleux de La Flûte Enchantée.

 

La flûte enchantée - Palais des Congrès de Paris

2 Place de la Porte Maillot 75017

Du mercredi 7 au dimanche 11 février 2018 De 47€ à 150€

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© 2017 Florian Chaillot

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